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Cacao au clair de lune, piscine et business plan. Extraits d'une retraite entrepreneuriale scintillante.

Octobre 2021.

Le feu se fatigue, certains sont montés dormir. La quatrième journée s'achève. Il me brûle d'écrire. De partager. D'essayer, du moins. Mais rien ne vient. Depuis une petite semaine, nous nous sommes laissés porter, choyer, chambouler. Trop pour pouvoir encore mettre des mots sur cette transformation profonde

Autre soir, autre décor, nouvelle tentative rédactionnelle: une cuisine de château, sublime et au cachet hors du temps. Nous nous installons autour d'un îlot en bois, à la lumière des bougies, pour partager un chocolat chaud. Un peu de musique, quelques déhanchés. Une quinzaine de visages. Autant d'histoires. Je les observe. En quatre jours, nos vulnérabilités se sont révélées, nos ambitions, nos difficultés, nos envies, nos espoirs et nos points noirs également. Les larmes me montent aux yeux. Nous formons une famille. Un groupe de personnes qui se retrouvent ensemble pour partager un bout d'histoire, une énergie, des instants, des confidences et des instants de folie. J'observe ces belles âmes qui m'entourent cette semaine de leur bienveillance et de leur vérité. De retour dans ma chambre, le besoin de poser des mots est aussi grand que mon incapacité à extraire la substance de ce que nous vivons. Je n'y arrive pas.

© Birdy Photographie

Mario Palacios nous offre sa musique pour un moment hors de toute réalité. © Birdy Photographie

Février 2022. 

Tout était trop frais. Aujourd'hui, les mois ont passé, l'intensité de cette retraite laisse des larmes séchées sur nos joues et je sens qu'il est temps de vous partager ces bribes de magie. Les mots affluent. Chacun a repris sa route au terme d'une semaine inoubliable et notre éparpillement géographique tisse une toile incroyable depuis l'épicentre de nos métamorphoses. Pourtant, je ne nous sens pas si loin, tellement vos histoires m'ont touchée.

Si je peux prendre le clavier, enfin, c'est parce que nous avons fini de mourir. Après des épreuves en cascade et des montagnes russes dans lesquelles on ne serait peut-être pas montés si on avait su, un repli s'est imposé dans notre cocon. Enfin, notre chrysalide se fissure, la lumière entre et le ciel nous tend les bras. Cette retraite est loin d'y être étrangère. Nous avons tout arrêté une semaine, pour tout remettre en cause. Nos équilibres précaires, notre mode de vie, nos convictions, nos tarifs, notre relation à l'argent, nos combats, le bien-fondé de notre activité. Ce sont des questionnements intenses, qui donnent la nausée tant que le bateau tangue. Mais un jour, la mer se calme. Pas toute seule, mais parce que vous reprenez la barre, d'une main plus ferme et plus assurée qu'avant. C'est ce que nous avons fait. Il en allait de notre santé mentale et physique, de notre équilibre familial, de notre survie financière.

© Birdy Photographie

C'est étrange ce sentiment de pouvoir parler des galères au passé, de sentir qu'on tient le bon bout, que nos graines semées depuis cinq ans portent des fruits plus gros que ceux qu'on aurait rougi d'imaginer. Et vous savez ce qui est le plus fou dans tout ça? C'est qu'il n'a suffi que de quelques histoires et d'un peu de temps pour tout faire basculer. Quelques personnes rencontrées absolument pas par hasard vous partagent quelques mots qui vous percutent et vous obsèdent car ils viennent réveiller des malaises en vous dont vous n'étiez même pas conscient. Comme si vos pieds, anesthésiés par l'habitude ne sentaient plus ce gros caillou dans la chaussure qui pourtant fait mal et vous empêche de marcher. Et bien laissez moi vous dire que quand vos pieds se réveillent, ça fait mal.

C'est là tout l'intérêt d'un réveil collectif car non seulement, vous vous sentez moins seul, mais en plus d'être compris et écouté, on vous outille pour retirer ledit caillou. Alors je terminerai ce billet par un merci énorme à Isabelle et à sa dreamteam pour les incroyables découvertes et pour ces mots et notes si justes qui ont résonné en nous et par un merci tout aussi énorme aux autres participantes pour l'authenticité de leur présence et leurs confidences. L'énergie d'un groupe est une alchimie complexe et celle-ci était particulièrement puissante. 

© Birdy Photographie

Cette semaine s'appelait Pandoräh. Nous avons soulevé le couvercle pour nous rendre compte de la puissance de la lumière qu'il renferme. Une lumière dont il serait dommage de priver le monde parce que des cailloux et des croyances limitantes se sont logées dans nos chaussures. 

C'est ainsi qu'au clair de lune, autour d'une piscine ou d'un business plan, nous avons amorcé une transformation en profondeur de notre manière d'entreprendre et de contribuer au monde, en étant simplement qui nous sommes.

© Birdy Photographie